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Pour la CCIG, «l’innovation est la seule réponse pour Genève»

ÉCONOMIE | Le nouveau président de la Chambre de commerce, François Naef, lance un nouveau champ d’action: le transfert technologique pour renforcer la compétitivité des entreprises.
© MAGALI GIRARDIN | François Naef (à g.), président de la Chambre de commerce et d’industrie de Genève (CCIG).

ÉLISABETH ECKERT | 01.05.2009 | 00:01

 
Les assemblées générales de la Chambre de commerce et d’industrie de Genève (CCIG) deviennent le nouveau lieu où il faut être. Pour preuve: l’assemblée générale 2009, qui s’est tenue hier soir, a rassemblé pas moins de 700 entrepreneurs du canton et trois conseillers d’Etat, «alors qu’il y a quelques années encore, explique Jacques Jeanneret, directeur de la CCIG, on peinait à drainer 250 participants».

En ce sens, la Chambre de commerce de Genève – sous la présidence récente de Michel Balestra et désormais sous celle de François Naef, membre de la direction générale de Merck Serono – est devenue le principal lieu de réseautage pour l’économie genevoise (de la PME à la multinationale). Mais surtout une force de propositions de première envergure, d’aucuns diraient même un lobby puissant.

Après une année à la tête de la CCIG, François Naef a dessiné hier soir un nouvel axe prioritaire d’action: «Certes, la fiscalité, le logement ou la mobilité demeurent nos thèmes stratégiques déterminants. Mais le contexte économique actuel – indépendamment d’ailleurs de la crise financière – s’est terriblement durci, obligeant les entreprises à prendre des risques toujours plus importants et à optimiser continuellement leurs coûts de gestion pour affronter une concurrence toujours plus vive.»

L’économie genevoise, fortement exportatrice, est ainsi confrontée à la fois à des compétiteurs asiatiques, «au savoir-faire pratiquement identique au nôtre, et à des pays (Etats-Unis en tête) qui construisent un «protecto-juridisme» de plus en plus fort, pour favoriser leurs propres entreprises.

Bonnet d’âne de la mise en œuvre industrielle

Dès lors, selon le numéro deux du grand laboratoire de la biotech qu’est Merck Serono, il n’y a guère de solution autre que l’innovation pour survivre. Or, et François Naef le déplore, des études internationales démontrent que si la Suisse demeure le leader incontesté du nombre de brevets déposés par tête d’habitants, elle n’est qu’au dixième rang des pays qui mettent en œuvre ses découvertes scientifiques et technologiques. «Il est, dès lors, indispensable de donner beaucoup plus de moyens aux transferts technologiques entre l’Université et les entreprises, de favoriser véritablement le partenariat public/privé.» Vœu pieux, rabâché depuis les années 90?

Le tissu économique genevois ne peut que souhaiter le contraire.

Mais la CCIG ne serait plus elle-même si elle n’entamait pas, également, un nouveau combat fiscal, après ceux sur lesquels les Genevois se prononceront bientôt (allégement des charges pour les entreprises, puis pour les familles). Jacques Jeanneret l’affirme: «Nous déposerons en automne un projet de loi pour abolir totalement la taxe professionnelle, un archaïsme, voire une absurdité totale, qui pénalise les entreprises qui créent des emplois ou paient de gros loyers.»

La taxe professionnelle rapporte 140 millions de francs aux communes genevoises, dont 110 millions à la seule Ville de Genève. «Nous pouvons imaginer une formule d’échelonnement dans le temps, affirme encore le directeur de la CCIG. Mais il faut en finir!» 

 
 

CCIG - Chambre de Commerce et d'Industrie de Genève 18 avr 2008 ... L'année 2007 a été importante pour la CCIG sur le plan politique. Des procédés de réclame à la fiscalité en passant par les transferts ...  URL: http://www.ccig.ch/pages/news.asp?newsid=232

Un nouveau président à la tête de la CCIG
Le nouveau président de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG) est entré en fonction à l’issue de la 143e Assemblée générale qui a eu lieu le 17 avril dernier au Crowne Plaza Genève. François Naef, membre de la Direction générale de Merck Serono, succède à Michel Balestra qui a occupé cette fonction avec panache pendant six ans. Ce passage de flambeau a été accompagné d’un bilan des activités de la CCIG en 2007, une année riche sur le plan politique.

Une présidence dynamique
Membre du Conseil depuis 1995, Michel Balestra a, durant ces 6 dernières années, assuré la présidence de la Chambre. Pendant cette période, la CCIG a trouvé une nouvelle dynamique et s’est rapprochée de ses membres. En outre, de nombreux dossiers relatifs aux conditions cadre tels que la fiscalité, la circulation et la mobilité, l’aménagement du territoire et le logement ainsi que la sécurité et la salubrité, ont avancé - sous la présidence de M. Balestra - au pas de charge. Sous son impulsion, le nombre de membres a augmenté (+25%) et le travail de lobbying s’est fortement développé. Les entreprises membres de la Chambre représentant environ 70% des emplois du secteur privé à Genève, la CCIG est devenue le porte-parole des préoccupations et des besoins des milieux économiques genevois. Michel Balestra cède aujourd’hui sa place à François Naef, membre de la Direction générale de Merck Serono, directeur des Ressources humaines, du Service juridique et de la Communication, et membre du Conseil de la CCIG depuis 2001.

L’avenir avec détermination
« L’avenir de Genève dépend de deux facteurs intimement liés : croissance soutenue d’une part et compétitivité sur un plan international d’autre part » a d’emblée relevé le nouveau président. Pour permettre d’assurer l’avenir économique de Genève, quatre conditions cadre sont importantes. Premièrement, la fiscalité n’est pas adaptée aux nouvelles activités qui émergent, que ce soit dans les domaines clé de l’économie ou dans les secteurs axés sur l’innovation. Deuxièmement, l’espace disponible pour de nouvelles entreprises est insuffisant et la définition de zones industrielles doit être adaptée aux industries d’aujourd’hui. Concernant le poids des dépenses publiques et la complexité des procédures administratives, ils génèrent des coûts inutiles pour les entreprises qui péjorent leur compétitivité. Enfin, le système éducatif genevois ne correspond pas aux besoins de la Genève internationale et l’Université est encore trop éloignée du secteur privé.

Selon François Naef, Genève doit continuer à développer de nouveaux pôles économiques dans le domaine des hautes technologies, comme cela a été fait pour la « Biotech » et les « Med Tech ». La croissance viendra de technologies innovantes à haute valeur ajoutée. A noter que ces activités nécessitent peu d’espace et de ce fait conviennent à l’exiguïté du territoire genevois. En outre, elles offrent des marges qui permettent de procéder à des investissements constants et de faire face à la cherté de la vie dans le canton. Enfin, elles s’inscrivent dans une logique de diversification de l’économie.

2007, une année riche sur le plan politique
L’année 2007 a été importante pour la CCIG sur le plan politique. Des procédés de réclame à la fiscalité en passant par les transferts d’actifs, les sujets ont été variés et cruciaux pour l’économie genevoise. Celui qui a fait couler beaucoup d’encre pendant l’année 2007 est la fiscalité, avec les initiatives 130 et 131 visant, pour la première, à supprimer le rabais d’impôts de 12% voté en 1999 et, pour la seconde, à introduire une contribution temporaire de solidarité des grandes fortunes. La Chambre, qui avait mené plusieurs actions pour que ces deux initiatives soient rejetées, a accueilli le double refus des Genevois avec satisfaction.

Concernant les transferts d’actifs pour trois régies de l’Etat, l’Aéroport international de Genève, les Services industriels de Genève et les Transports publics genevois, la CCIG a vu ses efforts récompensés puisque le peuple les a, massivement, acceptés. La Chambre a également mené et gagné, avec le concours du comité « Oui à une Genève sans affichage sauvage », la révision de la Loi cantonale sur les procédés de réclame. Enfin, la CCIG a soutenu les deux modifications de la Loi cantonale sur les contributions publiques. L’une concernait la diminution de l’impôt sur le capital des personnes morales et l’autre les taxes sur les véhicules de transport. Ces modifications ayant des implications importantes pour les PME genevoises, la CCIG a été satisfaite du double oui sorti des urnes.

De nouvelles activités
Au rayon des nouveautés, citons une nouvelle prestation offerte par la Chambre : la médiation commerciale, ainsi que la création d’une brochure thématique, « info+ », destinée à ses membres. La première édition d’« info+ » a traité de la fiscalité, sujet politique crucial pour l’économie genevoise.

L’évolution du nombre de carnets ATA (documents permettant l’exportation temporaire de biens) délivrés et de documents d’origine légalisés par le Service visas et légalisations de la Chambre a été très positive. Quant aux nombreuses manifestations organisées par la CCIG, elles ont à nouveau connu un franc succès. Les Midis de la Chambre ont ainsi réuni plus de 300 personnes, l’Evénement économique plus de mille et le Séminaire économique - co-organisé avec la Banque Cantonale de Genève et l’Office cantonal de la statistique - près de 500. Le rôle de mise en relation d’affaires de la CCIG a bien été rempli.

18 avril 2008