HANOI CULTURAL & ECONOMIC WEEK IN GENEVA
Tuần lễ Kinh Tế Văn Hoá HANOI tại GENEVA
Semaine Culturelle & Econoque de Hanoi à Geneve

From 24  To  28, May  2004 
Từ 24 tới 28 tháng 5, 2004 ** De 24 à 28, mai 2004

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   MERCREDIi 2JUIN 2004
Les entreprises suisses ne se précipitent pas pour investir au Vietnam

Potentiel · Le Vietnam affiche une croissance insolente, presque égale à celle de la Chine. Pourtant, les entreprises suisses ne répondent pas aux appels du pied de Hanoi. Seules les multinationales s'y aventurent.

Carole Vann
Peu de PME suisses investissent au Vietnam. Et pourtant, tout est prêt pour les y accueillir: ingénieurs compétents, ressources humaines, facilités administratives.
Le Vietnam évolue au galop, son potentiel est immense. Mais ce pays, qui a l'une des croissances économiques (8%) les plus élevées après la Chine (9%), doit apprendre à se vendre. C'est ce qu'ont constaté des experts financiers et techniques venus écouter la délégation de Hanoi au 5e Salon international de l'investissement et des partenariats (EMA Invest, un lieu de rendez-vous pour entreprises du Sud et de l'Est avec des partenaires européens) qui s'est terminé à Genève le week-end dernier.
Sans conteste, le pays, toujours communiste, donne des signes de changement irréversibles: les officiels troquent enfin leur rigidité stalinienne contre une décontraction, certes encore maladroite, mais qui inspire la sympathie. On a pu le constater chez le Comité populaire de Hanoi venu, avec une armada de businessmen, vendre les charmes de la capitale aux investisseurs suisses. Pointes d'humour et rires généralisés teintaient les discours officiels au contenu toujours soporifique... mais il y a encore cinq ans, la solennité glaciale était de rigueur.

«un outil stratégique»
Le pays cherche à réunir 30 milliards de dollars pour moderniser la capitale et ses environs. Plus de cent projets sont à l'affiche: assainissement de l'eau, protection des forêts, écotourisme, construction de locaux, aménagement des routes, coopération bancaire. Pour les firmes suisses, les Vietnamiens ont préparé quelques propositions bien ciblées. Mais, le Vietnam, ce pays prioritaire pour la Coopération suisse pour le développement (DDC) et l'économie (seco), est ignoré par les entreprises helvétiques. A part les multinationales, telles que Nestlé ou Novartis, très peu de PME y sont implantées.
Pourtant, le pays a tout entre ses mains pour devenir aussi performant que son grand voisin chinois. Sur 80 millions d'habitants, 60% ont moins de 30 ans: un potentiel en ressources humaines incroyables que n'a pas la Chine à cause des limitations des naissances. C'est d'ailleurs la qualité de ce potentiel qui a attiré Daniel Gorostidi, directeur général de ELCA, une société d'informatique lausannoise. «Depuis 1998, nous avons à Ho Chi Minh-Ville une succursale avec 50 à 60 employés qui marche extrêmement bien. C'est même devenu, avec la récession économique, un outil stratégique», confie-t-il.
Comment ELCA est arrivée au Vietnam? «On voulait se décentraliser, mais la Chine et l'Inde sont pris d'assaut par les multinationales. Je connaissais beaucoup de techniciens et d'ingénieurs vietnamiens en Suisse, et j'étais impressionné par leur efficacité. Je me suis dit que, puisqu'ils avaient été formés sur place, ils devaient aussi être très performants là-bas. J'y ai effectivement trouvé des gens très compétents et très bien formés».
Avec son peuple de combattants, le Vietnam a réussi, malgré 40 ans de guerre, à se hausser au rang de premier producteur mondial de riz et deuxième de café. «Mais le pays qui manque d'industries ne peut exporter que la matière brute sans valeur ajoutée. Il y a un besoin urgent d'industries», explique Van Khai Nguyen, un homme d'affaires vietnamien établi en Suisse. Van Khai est un de ces nombreux Vietnamiens à avoir quitté le pays avant la « réunification» (ou la «chute de Saigon» pour certains). Il a pour son pays, comme la plupart des Vietnamiens, un amour profond qui va au-delà des querelles politiques. Il tente d'ailleurs de monter sur place un projet d'école technique selon le modèle suisse. L'autoritarisme du gouvernement? Les atteintes aux libertés? Ça n'a pas l'air de trop déranger les investisseurs. «Ce ne sont pas des questions prioritaires, estime de son côté Van Khai. Ces choses évolueront avec le développement du pays».
 CV/InfoSud

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Mrs. Carole Vann, Journaliste
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